L’Administration des contributions directes a assigné treize entités du groupe immobilier Cenaro en faillite. Cenaro Capital, la société de titrisation qui a émis des obligations pour près de 200 millions d’euros afin de financer les projets immobiliers, est concernée par la procédure.
Le fisc se saisit de l’affaire «Cenaro», réclamant des impayés d’impôts à une série de filiales du groupe immobilier en proie à des déboires financiers et judiciaires. L’Administration des contributions directes a en effet assigné en faillite treize entités du groupe immobilier Cenaro en faillite, dont la structure financière la plus importante, Cenaro Capital, qui a récolté en quatre ans environ 200 millions d’euros sur le marché des capitaux sans avoir intégralement remboursé les investisseurs.
L’audience devant la 15e chambre du tribunal siégeant en matière de faillite a été une formalité expédiée en moins de 10 minutes. Le receveur de l’Administration des contributions directes a détaillé les montants des dettes fiscales laissées par différentes entités du groupe Cenaro qui se présentait comme un des cinq premiers acteurs de la vente de logements en état futur d’achèvement (VEFA).
615.000 euros de dette fiscale
Au total, les treize sociétés concernées par la procédure de ce lundi affichent une ardoise fiscale de 615.000 euros. La dette la plus importante, 406.000 euros, est le fait de «Cenaro Cité 0’2022». Cenaro Capital affiche une dette de 54.000 euros. Les impayés des onze autres entités s’échelonnent entre 1.000 et 15.000 euros. Le tribunal se prononcera lundi 6 mars.
Cenaro Group, la société faîtière du groupe fondée en 2018 par Christophe Chevallier, a déposé le bilan le 20 janvier dernier et a été déclarée en faillite cinq jours plus tard, laissant un passif de près de 5 millions d’euros. Depuis lors les chantiers étaient à l’arrêt et les employés avaient été remerciés.
Le groupe avait un stock en valeur de 151 millions d’euros de terrains destinés à la construction de 180 logements, vendus sur plans. Une centaine de logements étaient en phase de construction lors de la faillite en janvier de Cenaro Group. Cenaro Capital avait survécu au naufrage de sa maison mère, mais son existence était en suspens.
Le groupe est visé par une enquête judiciaire pour escroquerie, après des plaintes des investisseurs qui ont souscrit des obligations émises par Cenaro Capital, mais n’ont pas été remboursés dans les délais prévus. Christophe Chevallier a été placé en détention provisoire. Ses associés, anciens partenaires et intermédiaires financiers dont le Français Arnaud Emmenecker, résident à Dubaï, sont également visés par l’enquête judiciaire.
Une deuxième vague de procédures
Selon les informations de Reporter.lu, la série d’assignation serait la première vague d’autres procédures encore en préparation à la demande de l’Administration des contributions directes. Une deuxième vague concernant une demi-douzaine d’autres entités devrait en effet intervenir lundi 6 mars devant le même tribunal.
Les treize entités touchées par la première vague sont Cenaro Limpach Reckange, Cenaro Cité 0’2022, Cenaro Howald, Cenaro 58 Strasbourg, Cenaro Bonnevoie, Cenaro Belair, Cenaro Beggen, Cenaro Advisors, Cenaro Limpertsberg, Cenaro Senningerberg, Cenaro Wiltz, Cenaro Capital et Cenaro Munsbach.
La société mère Cenaro Group comptait près de 80 filiales au Luxembourg.
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