L’Union commerciale de la Ville de Luxembourg (UCVL) est régulièrement la cible de critiques. Certains commerçants lui reprochent un manque d’action dans le cadre des vacances commerciales en centre-ville.

Les missions de l’UCVL ont beaucoup évolué au cours des dernières années et vont bien au-delà de l’organisation d’évènements commerciaux, telle la Braderie, ou la gestion du City Shopping Info Point. Concrètement, l’UCVL a commencé à se professionaliser en 2008.

Aujourd’hui, elle compte sur un budget annuel de 700.000 euros, dont 300.000 euros sont financés par la Ville de Luxembourg. Le reste du budget de l’UCVL se compose de cotisations de ses membres, de taxes de stands lors d’évènements commerciaux en centre-ville et de sponsoring. Les deux sponsors principaux soutiennent l’UCVL avec un total de 25.000 euros. D’après les informations de REPORTER, la Ville de Luxembourg est en train de revoir l’utilisation de cette enveloppe budgétaire.

L’une des missions de l’UCVL est l’accompagnement de commerçants désireux de s’installer en centre-ville. Au-delà de la partie conseil aux commerçants, l’UCVL leur explique les bases légales en vigueur et leur propose un service d’accompagnement marketing. Dans ce contexte, la sensibilisation à l’importance d’une stratégie de communication dans les médias sociaux lui a semblé particulièrement importante avec l’essor de l’e-commerce.

Veille commerciale

L’UCVL se charge par ailleurs de faire un relevé cadastral des commerces en centre-ville et établit ainsi un taux de vacance tous les trois mois qu’elle communique à la commune. D’après le dernier relevé cadastral de juillet 2019, le taux de vacance se situait à 6,8% en centre-ville et a diminué après un pic de 9% en janvier 2017. Pour ce qui est des loyers des commerces, l’UCVL a remarqué une baisse des loyers en raison d’un accroissement de l’offre de locaux. Selon les informations de la directrice, Anne Darin, certains loyers auraient récemment baissé de 10 à 25%.

Par ailleurs, l’UCVL travaille en étroite collaboration avec la commune et son service de développement économique. Actuellement elle sensibilise la commune au besoin de Pop-up-Stores, soit des espaces éphémères qui permettent à de nouveaux commerçants de tester un produit à moindre loyer pendant une brève période. Elle est aussi en discussions avec la ville autour de dédommagements pour les commerçants. Ainsi, l’UCVL croit au besoin de dédommagements pour tous les commerçants à proximité de chantiers de longue durée. Actuellement, seuls les commerces qui se situent sur le tracé du tram sont éligibles à des dédommagements. D’après le président de l’UCVL, Guill Kaempff cité à la Radio 100,7, l’union commerciale était impliquée dans les négociations des dédommagements approuvés par Luxtram.

Critiques et réactions

L’UCVL est régulièrement la cible de critiques de la part de commerçants qui se plaignent qu’elle n’intervient pas suffisamment pour garantir l’attractivité des commerces en centre-ville, l’accès aux places de parkings ou la limitation du cumul des chantiers. Des critiques que la directrice Anne Darin balaye d’un revers de main dans l’interview qu’elle a accordée à REPORTER.

«Lors de nos échanges avec la Ville, nous insistons pour avoir au préalable des informations sur les timings de chantier et leur durée afin que les commerçants puissent s’organiser et anticiper. Nous essayons aussi de demander que lors des moments phares pour le commerce pendant l’année, les chantiers puissent être suspendus ou adaptés afin de garantir la vie commerciale. Nous demandons également des actions telles que des gratuités de parking pour les clients et de l’information sur l’accessibilité du centre-ville.»

Anne Darin indique par ailleurs que l’union commerciale coopère avec Luxtram pour aider les commerçants fragilisés par le chantier du tram. Dans ce contexte, l’UCVL s’est vu accorder un budget supplémentaire par la compagnie de tramways pour mettre en œuvre une campagne promotionnelle ciblée sur le quartier gare qui subit de fortes répercussions du chantier. Interrogée sur la question, la directrice n’a pas souhaité communiquer les montants de ces coûts. Toutefois, la responsable de UCVL dit avoir conscience du fait qu’une campagne de marketing ne résoudra pas tous les problèmes.

Si elle indique que la vacance commerciale est actuellement raisonnable compte tenu du contexte actuel, Anne Darin souligne sa volonté de réduire ce taux et le turn-over des magasins. Pour cela, l’union commerciale contacte depuis peu les propriétaires des locaux vides et les sensibilise à une relation win-win avec les locataires. Elle encourage également les propriétaires de commerces vides à considérer l’idée de pop-up stores jusqu’à la signature d’un futur contrat de bail.

Interrogée de manière générale sur la capacité à survivre un chantier, la directrice répond: «C’est très variable, tout dépend de la durée du chantier, des nuisances occasionnées et de ses capacités à s’adapter face aux pertes de clientèle. Un commerçant indépendant avec un seul point de vente aura plus de difficultés à faire face à une perte de chiffre d’affaires qu’un groupe qui peut compenser ses pertes grâce à ses autres points de vente. S’il y a un chantier, il est évident que toutes les rues autour vont souffrir. Il y a certains commerces qui réussissent à maintenir une attractivité, mais c’est difficile aujourd’hui.»


Retrouvez ici toute l’interview avec la directrice de l’UCVL:


A lire également: