La Commission européenne insiste à ce que tous les canaux de transmission soient fermés à la propagande russe. Deux opérateurs de satellites européens – Eutelsat en France et le SES luxembourgeois – se sont pourtant montrés réticents et ont permis la diffusion de chaînes télévisées russes visées par des sanctions. Cependant, après la parution de notre article sur ce sujet certaines avancées ont pu être obtenues.
Au Grand-Duché, c’est le député pirate Sven Clement qui s’est fendu d’une question parlementaire au ministre des Médias Xavier Bettel (DP). Le parlementaire demande en outre, au gouvernement de s’expliquer quant à sa position sur SES, qui est contraire à celle de la Commission européenne. La question, posée le 13 décembre, reste toujours sans réponse.
Du côté de l’Hexagone, les choses ont bougé davantage. Début décembre, le «Comité Denis Diderot», composé de volontaires opposés à la propagande russe, ensemble avec l’ONG «Reporters sans frontières» (RSF), avait obtenu du Conseil d’Etat français une ré-examination du dossier soumis au préalable à l’Arcom – équivalent de l’ALIA au Luxembourg.
Le 14 décembre, l’Arcom ordonne à Eutelsat de se conformer aux sanctions de l’UE. Ce que l’opérateur confirme par voie de communiqué de presse le 22 décembre. Toutefois, le «Comité Denis Diderot» doute du sérieux de l’engagement de l’opérateur. La raison: dans sa déclaration Eutelsat inclut bien trois chaînes russes et ajoute même une autre chaîne émettant à partir de l’Iran – également sous sanctions. Pourtant, la liste ne contient pas les chaînes incluses dans le neuvième paquet de sanctions de l’UE, décidé le 16 décembre. Ce paquet comprend entre autres des chaînes appartenant aux forces armées russes, qui passent aussi par les capacités satellitaires d’Eutelsat.
Alors que la cession de diffusion des chaînes visées pourrait coûter jusqu’à 15 millions d’euros de revenus annuels à Eutelsat, les réactions politiques russes ne se sont pas fait attendre. Le 29 décembre, Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie a publié un commentaire sur le site du ministère. Elle y qualifie l’attitude de la France de «manifestation de russophobie» visant à «étouffer par tous les moyens une opinion alternative à la propagande européenne». (LC)
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