L’ex-avocate du barreau de Luxembourg, Farida Chorfi, a été acquittée en appel des préventions de blanchiment dans le procès qui l’oppose à Genève aux héritiers des brasseries «AB-Inbev».
L’information a été relayée par le quotidien genevois «Le Temps» et confirmée à Reporter.lu par l’avocat de Farida Chorfi. «Un coup d’arrêt à l’écrasement pénal infligé à notre cliente avec une violence inouïe par les deux héritiers belges Bailo de Spoelberch. Sa dignité d’avocate est enfin restaurée», a indiqué son avocat suisse Grégoire Mangeat sur Twitter. Il évoque encore «la violence judiciaire que lui ont imposée les frères Bailo de Spoelberch avec férocité».
Farida Chorfi était accusée d’avoir détourné puis blanchi environ 40 millions de dollars provenant de la fortune de la vicomtesse Amicie de Spoelberch, une des héritières de la multinationale brassicole, décédée en 2008. Elle laissait derrière elle deux héritiers, qui étaient ses fils adoptifs, ainsi qu’une fortune immense. Un premier procès pour escroquerie avait eu lieu au Luxembourg à l’issue duquel l’avocate fut condamnée en 2016 à 30 mois de prison. Les ennuis judiciaires la rattrapèrent ensuite à Genève.
La procédure avait en effet rebondi en Suisse à la suite de la fuite d’informations bancaires de HSBC. Le nom de Chorfi et l’étendue des avoirs dissimulés en Suisse apparaissaient dans la liste Falciani, du nom de l’informaticien qui avait fait fuiter la liste des clients. Sa défense a toujours fait valoir que Chorfi était intervenue dans le cadre de la succession de la vicomtesse à titre fiduciaire, notamment pour éviter à ses héritiers de payer des impôts, et qu’elle avait agi avec l’assentiment des frères Bailo. Thèse que les juges genevois de la Chambre pénale d’appel et de révision ont retenue.
«Aux yeux des juges, rien n’établit que l’avocate aurait profité d’héritiers vulnérables avant de dissimuler le produit de sa tromperie», écrit «Le Temps». En Suisse, Farida Chorfi avait été condamnée en première instance en 2019 à 30 mois de prison, dont 15 mois avec sursis.
La cour d’appel lui a accordé une indemnité de procédure de 16.000 francs suisses pour détention injustifiée. L’arrêt a également ordonné la restitution de l’argent saisi. Un recours devant le Tribunal fédéral est encore possible. (VP)
A lire aussi

