Les révélations de Reporter.lu sur l’inculpation récente de Marc Ambroisien, ex-dirigeant de la banque Rothschild, ont fait réagir le parquet, qui se défend des reproches de lenteur dans l’enquête sur le scandale 1MDB. La procédure, notamment pour infraction de blanchiment, a été ouverte le 24 avril 2016 et vise principalement la banque privée ainsi que plusieurs sociétés dans lesquelles des fonds détournés ont transité.

Dans un communiqué publié mercredi, le parquet assure «que le dossier ne présente aucune lenteur dans le cadre de l’enquête qui soit imputable directement ou indirectement au juge d’instruction ou à la police judiciaire, qui mènent une enquête à charge et à décharge».

La suite du communiqué est plutôt parlante sur le degré de frustration que les enquêteurs luxembourgeois conçoivent envers «une des personnes visées par l’information judiciaire». Sans la nommer, c’est ici la «Banque privée Edmond de Rothschild Europe» (BPERE) qui est en cause en raison des nombreux recours dilatoires que l’établissement a formulés depuis son inculpation début 2021.

Ce qui expliquerait d’ailleurs le délai d’un an qui s’est écoulé entre l’inculpation de la banque, qui a accès au dossier et ne perd pas une occasion d’introduire des recours pour en contester des pièces, et celle, la semaine dernière, de son ancien dirigeant Marc Ambroisien. La juge d’instruction ne voulait probablement pas prendre le risque d’inculper ce dernier sur la base de documents que la Chambre du conseil, siégeant à huis clos, pourrait considérer comme irréguliers. Au risque de nouveaux recours qui retarderaient davantage une enquête judiciaire qui a presque six ans.

«L’enquête suit son cours», fait valoir sobrement le parquet dans son communiqué, en précisant que l’instruction, initialement ouverte pour des détournements  porte désormais aussi sur des infractions de blanchiment. Il ne s’agit donc plus seulement de traiter de violations des obligations professionnelles en matière de lutte contre l’argent sale. (VP)


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