Comment réduire l’empreinte écologique de son dressing? Quelles sont les solutions existantes au Luxembourg pour acquérir des vêtements fairtrade et quel succès connaissent-elles? – Quelques réflexions en matière de relooking écolo-éthique.

Grâce à une vingtaine d’adresses avec quelques rares créateurs comme Jacques Schneider ou What Eve Wears, ou encore des boutiques célèbres comme Akabo, on peut acheter au Grand-Duché des vêtements fairtrade. Mais pour que cette offre puisse attirer encore plus de consommateurs et inciter les citoyens à changer réellement leur rapport à la mode, il faudrait que l’offre soit augmentée et plus visible, estiment les acteurs de «Rethink your Clothes».

Andy Schammo, jeune Luxembourgeois engagé dans la sensibilisation du grand public aux ravages de l’industrie textile, fait remarquer que ce serait utile de réfléchir comment on pourrait soutenir des créateurs qui souhaitent travailler dans le fairtrade et le bio. La main-d’œuvre coûte cher au Grand-Duché, ainsi que les loyers et à cela s’ajoute la contrainte que la majorité des matières premières doivent être importées: des conditions décourageantes pour de jeunes entrepreneurs.

S’adonner au trend du second-hand

Acheter des vêtements d’occasion plutôt que du neuf est à la fois une manière de devenir éco-responsable et la meilleure méthode pour sortir du conformisme de la fast-fashion. «Au Grand-Duché, le vintage est à ses débuts, pas comme à Berlin ou Paris, où les boutiques de second-hand sont à la mode depuis quelques années», regrette Andy.

Des magasins second-hand qui proposent non pas de la fripe comme dans nos capitales voisines, mais des articles vintage de grandes marques, il y en a plusieurs dans la capitale. La nouvelle gérante du Royal Second Hand compte pour sa part de plus en plus de jeunes parmi ses clients. Certains viennent s’offrir un trench Burberry, d’autres seraient dans une démarche éco-responsable. En tous cas, les clients vérifieraient de plus en plus les étiquettes – selon la gérante, l’inscription «made in China» peut freiner l’achat.

Entre troc et upcycling

Des vêtements de seconde main se trouvent également via d’autres circuits: vide-dressings, vide-greniers, salon du vintage dans les halles de la Luxexpo, ou encore des manifestations comme The Big Clothes Swap Luxembourg, encadrée par Fashion Revolution Luxembourg, attirent de plus en plus de curieux. Des initiatives de ce type s’organisent régulièrement au Grand-Duché, comme le vide-dressing qui s’était déroulé l’année dernière aux Rotondes en partenariat avec Benu Village.

Georges Kieffer, responsable de Benu Couture à Esch-sur-Alzette, mise sur l’économie circulaire, l’upcycling et le zéro déchet dans le domaine de la mode. «Nous avons de plus en plus de visites, une quinzaine de demandes d’écoles aussi!», raconte-t-il. Si les écoles viennent pour visiter les ateliers de couture et en apprendre plus sur le cycle de vie d’un vêtement, sa clientèle vient pour des conseils sur le recyclage de vêtements portés par exemple ou pour déposer de vieux habits. Et elle vient aussi pour acheter de nouvelles tenues vestimentaires crées dans les ateliers à partir de divers tissus: des pièces uniques, 100 % fairtrade et made in Luxembourg. Les clients qui rechignent devant les prix, car plus élevés que dans les enseignes de fast-fashion, seront éventuellement intéressés par un autre système éco-responsable: la location de vêtements d’enfants.

Adopter la mode du minimalisme

La meilleure solution pour réduire son empreinte écologique – et qui est à la portée de tout le monde car nécessitant aucune dépense – est de ralentir sa consommation de vêtements et de se tourner vers une vie moins matérialiste. «Il faut adopter un esprit critique, changer ses habitudes vestimentaires, et donc faire un travail sur soi», résume Andy Schammo. Et si on doit remplacer des vêtements trop usés, il faut penser à les recycler correctement et à se tourner vers des habits d’occasion ou labellisés éco-responsables et fairtrade.