En 2021, le Planning Familial a reçu un total de 36.880 prises de contact, soit une augmentation de 24% par rapport à l’année 2020. Comme le rapport annuel présenté ce mois-ci  l’indique, moins de la moitié de ces contacts à caractère informatif ont abouti à une consultation: 15.470, une hausse de 4% de 2020 à 2021. Dans la majorité des cas il s’agit de services médicaux, comme des contrôles gynécologiques ou l’accompagnement pendant une interruption volontaire de grossesse, ainsi que de consultations psychologiques.

La pandémie a en effet eu des répercussions: «Les situations sont devenues plus complexes et précaires, exigeant des suivis plus longs et réguliers», constate le rapport. Ainsi, les prises de contact pour des cas psychologiques avaient déjà sensiblement augmenté entre 2019 et 2020, passant de 5.602 à 7.618 cas. En 2021, ils ont grimpé jusqu’à 9.087.

Restés ouverts pendant la pandémie, les trois centres du Planning Familial ont accueilli 3.084 clients en 2021. Les consultations à distance représentent désormais près de 28% de toutes les consultations. 40% des personnes prises en charge avaient moins de 25 ans, une soixantaine de patients n’était pas couverte par une assurance maladie et les hommes représentaient 4 % des clients.

En ce qui concerne les cas de violence, le nombre de 79 personnes est resté à peu près stable. Cependant, ces chiffres «ne reflètent hélas qu’une partie de l’iceberg», précise le Planning Familial et note l’exacerbation des conflits intrafamiliaux. Environ la moitié des cas concerne des abus sexuels, tandis que 91% des victimes ont été abusées quand elles étaient encore mineures.

À noter que l’association rapporte une demande croissante de contraceptifs à long-terme, passant de 60,3 à 91,4%. Signe d’une précarité en hausse, ces contraceptifs plus efficaces, tels que le stérilet en cuivre, ne sont remboursés qu’en faible partie ou pas du tout par la Caisse nationale de santé. Et ceci malgré la promesse dans l’accord de coalition, remarque le Planning.

Depuis 18 ans, le Planning Familial déplore le manque de données au Luxembourg et revendique une enquête d’envergure nationale sur la santé sexuelle et reproductive ainsi que les cas de violence dans le pays. (ME)