Will Kreutz, ancienne célébrité de la publicité, a vu sa peine de 12 mois de prison avec survis confirmée en appel. Il comparaissait pour abus de biens sociaux suite à la faillite en 2017 de l’agence Kreutz&Friends.
Pour cause de crise sanitaire, Will Kreutz n’a pas comparu en personne devant la Cour d’Appel le 8 mai dernier, mais il avait fait dire à son avocat que sa personnalité d’artiste avait pris le dessus sur la rigueur financière qui est attendue d’un gérant de société. Ce qui expliquait pourquoi il s’était associé avec l’expert-comptable Lex Benoy en 2012 pour l’aider à gérer l’agence de publicité Kreutz&Friends qu’il avait créée quelques années plus tôt.
Selon Kreutz, Lex Benoy devait s’occuper du volet financier de la société, mais il n’aura pas de mandat officiel de gérant. Suite à une mésentente entre les deux partenaires, l’expert-comptable a jeté l’éponge et vendu ses parts, deux ans avant la fermeture forcée de l’agence de publicité, laissant Kreutz seul gérant à bord.
227.000 euros de passif
L’agence a fait faillite en mars 2017, après des impayés d’impôts et d’importants problèmes de trésorerie. Kreutz&Friends a laissé derrière elle un passif de plus de 227.000 euros, dont un compte courant associé débiteur de 177.633 euros, qui a bénéficié au prévenu. La société n’avait pas publié de bilans en 2013 et en 2014.
La curatrice de la faillite avait demandé des comptes à Kreutz et l’avait assigné en comblement de passif devant le tribunal. La procédure était suspendue à la décision de la Cour d’Appel qui a rendu son arrêt mardi 26 mai.
Les juges ont confirmé sur toute la ligne un jugement de juin 2019: 12 mois de prison avec sursis et 2.500 euros d’amende à l’encontre de Kreutz pour abus de biens sociaux, défaut de publication de bilans et blanchiment détention.
«La Cour d’appel conclut à l’instar des juges de première instance que Wilhelm Kreutz a donc personnellement bénéficié de la somme de 177.633,71 euros jusqu’au 31 décembre 2012, argent appartenant à la société», indique l’arrêt que REPORTER a consulté. «Kreutz a demandé de l’aide à Alexandre Benoy en 2012 sans pour autant lui confier un mandat de gestion officiel», poursuit la décision. Les juges rappellent que l’associé de Will Kreutz l’avait rendu attentif au risque de banqueroute frauduleuse s’il continuait à n’en faire qu’à sa tête.
Partie civile dans ce procès, Benoy réclamait plus de 180.000 à son ancien partenaire du chef de perte d’investissement. La Cour d’Appel a déclaré la demande civile infondée.
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