Après plus de six mois de vacance, des mandats au Conseil de la Banque centrale du Luxembourg sont désormais occupés. Les ministères d’Etat et des Finances ont sobrement communiqué sur les nominations de Michèle Détaille, Claude Wirion et Aline Muller. Cette dernière a été une candidate par défaut.

«Les mandats de Pit Hentgen, Romain Schintgen et Claude Zimmer étant venus à échéance, le Conseil de gouvernement a arrêté la nouvelle composition du Conseil de la Banque centrale du Luxembourg», annonce un communiqué commun du ministère d’Etat et du ministère des Finances. Les trois postes étaient inoccupés depuis le 1er août dernier.

Comme Reporter.lu l’avait révélé début janvier, la cheffe d’entreprise Michelle Détaille fait son entrée dans le Conseil ainsi que Claude Wirion, le récent retraité de la direction du Commissariat aux assurances.

La nomination de la troisième personnalité de la société civile, Aline Muller, directrice du LISER, pour siéger dans ce prestigieux Conseil est plus inattendue. En effet, ce n’était pas le premier choix du gouvernement, qui dans un premier temps avait pris une option sur l’Américaine – et en passe d’une naturalisation luxembourgeoise – Denise Voss, ex-présidente de l’Association des fonds d’investissements (Alfi) et depuis peu administratrice indépendante.

Plusieurs candidates pour une place

Pour des raisons que le ministère des Finances a laissé inexpliquées, en dépit des sollicitations de la rédaction de Reporter.lu, le Conseil de gouvernement s’était vu soumettre en décembre dernier un autre nom, celui de Sasha Baillie, directrice de l’agence Luxinnovation.

L’affaire semblait alors entendue sur le choix des trois nouveaux membres, nommés pour six ans: Michelle Détaille, Sasha Baillie et Claude Wirion. Or, après que les trois noms aient été actés en Conseil de gouvernement au début du mois de décembre, l’officialisation de l’arrêté au Journal officiel a trainé des semaines, laissant présager que quelque chose ne tournait pas rond dans ces nominations.

Après avoir aboudé la dirigeante de Luxinnovation, l’administration gouvernementale s’est rendue à l’évidence que son statut de fonctionnaire était incompatible avec un mandat au Conseil de la BCL. Ni le ministère des Finances ni les services du Premier ministre n’avaient pris soin de vérifier ce point de gouvernance. Sasha Baillie, ex-conseillère au ministère de l’Economie sous l’ère d’Etienne Schneider qui l’avait débauchée du ministère des Affaires étrangères, a été détachée à l’agence publique en charge de l’innovation. Elle a donc dû jeter l’éponge.

C’est alors que le nom d’Aline Muller, qui a le statut d’employée privée au LISER, a fait son apparition au Conseil de gouvernement du 22 janvier dernier afin de compléter la liste des nouveaux venus.

Selon le site Internet de la BCL, «le Conseil formule notamment la politique d’affaires de la BCL et approuve le budget et les comptes annuels». Les mandats d’administrateurs sont rémunérés.

La loi ayant créé la BCL prévoit que les directeurs de la BCL, qui appartiennent à la grande famille de la fonction publique, occupent trois des neuf sièges du Conseil, les six autres étant des personnalités indépendantes, issues de la société civile et ayant une bonne connaissance du tissu économique luxembourgeois.