Malgré un procès perdu en 2018, Gérard Lopez continue de menacer le journaliste Pierre Sorlut d’un nouveau procès. En cause: un protocole d’accord transactionnel conclu entre l’homme d’affaires, le journaliste et son ancien employeur au Luxembourg.

Le 28 octobre 2016, sur les pages «Economie» du «Luxemburger Wort» paraît un article signé Pierre Sorlut. Il met en lumière les «liaisons dangereuses» qu’aurait entretenues l’homme d’affaires et investisseur espagnol d’origine luxembourgeoise Gérard Lopez avec un certain Tarek Obaid – un proche de la maison royale saoudienne et co-propriétaire de la firme «PetroSaudi».

En 2015, Tarek Obaid est impliqué dans le scandale autour du fonds souverain malaysien «1MDB», qui a vu plusieurs milliards de dollars extraits du pays, pour finir dans les poches de son ex-premier ministre Najib Razak et de ses proches.

Tarek Obaid et PetroSaudi auraient été des engrenages dans les montages qui ont servi à ce que les médias ont décrit comme une des fraudes les plus importantes du siècle. Selon le quotidien suisse «Le Temps» le Saoudien Tarek Obaid qui détient aussi un passeport suisse, aurait conclu des deals avec Jho Low, le bras droit de Najib Razak qui des années plus tard l’ont mis dans le viseur de la justice américaine.

Les rencontres relatées dans l’article ont eu lieu cinq ans avant que le scandale n’éclate. Elles débutent dans les hautes sphères monégasques autour de la course de Formule 1, à laquelle Gérard Lopez participe à travers le capital qu’il détient dans l’écurie Renault.

Au moment de ces échanges, Gérard Lopez, dont la fortune provient de la vente de ses parts dans la start-up «Skype» pour une valeur estimée à 3,2 milliards de dollars, avait déjà commencé à investir dans le monde sportif. Son excursion dans le monde de la F1 se termine en 2015, avec la revente de ses parts à Renault, après des déboires financiers.

Gérard Lopez aurait voulu se rapprocher de Tarek Obaid et lui aurait fait miroiter un deal pour entrer dans le capital de son écurie F1 – sans contrepartie en tant qu’amis.

Plaintes dans trois pays

Plus encore, le «Luxemburger Wort» écrit qu’en 2010 aussi Lopez et Obaid auraient tous les deux investi dans une société américaine d’impression sans encre, «Zink Imaging», en mains luxembourgeoises. Gérard Lopez, à travers une de ses sociétés, détenait deux tiers du capital, les 12,5 millions dollars de son nouvel ami arrivaient par le biais d’une société offshore. La société n’a pas été le succès escompté, les deux hommes ne seraient plus proches.

Selon les informations de Reporter.lu, les premières menaces de procès auraient atterri dans la rédaction du «Luxemburger Wort» après que Gérard Lopez aurait vu les questions envoyées par le journaliste Pierre Sorlut. La rédaction a tout de même décidé de publier l’article.

Ils s’engagent à ne pas republier les propos incriminés même sur un autre support en France ou à l’étranger.“Protocole d’accord transactionnel entre Gérard Lopez et Saint-Paul Luxembourg

S’ensuivait non pas une plainte, mais trois: une devant le Tribunal d’Arrondissement luxembourgeois, une au Tribunal de Grande Instance à Paris et une dernière au Tribunal de première instance à Genève …