Pour avoir diffusé un film d’une extrême violence à une heure de grande audience, la chaîne RTL9 vient d’être sanctionnée par l’Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel.
L’Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel (ALIA) veut faire mentir sa réputation de complaisance envers RTL Group et les chaînes de TV commerciale du géant européen de l’audiovisuel qui a son siège au Kirchberg.
Fin janvier, le gendarme de l’audiovisuel essuyait un revers devant le Tribunal administratif qui retoquait une de ses décisions à l’encontre des chaînes RTL TVi et ses petites sœurs destinées au marché belge au sujet de pratiques de parrainages controversées. Les juges ont reproché à l’ALIA de ne pas avoir assorti sa décision de sanctions.
La leçon a été apprise, car le conseil d’administration de l’ALIA vient de publier sur son site une décision inédite dans les annales de l’audiovisuel luxembourgeois. L’autorité a en effet infligé un blâme à RTL9, chaîne privée sous concession luxembourgeoise, pour avoir diffusé le 17 février 2019 à 20.45 le film «Que justice soit faite» avec l’avertissement déconseillant son visionnage aux enfants de moins de 12 ans.
Or, la violence extrême des scènes du film était inadaptée à sa classification. Le film aurait dû être assorti d’une signalétique l’interdisant aux moins de 16 ans.
Les dirigeants de RTL9 avaient été sommés de s’expliquer devant l’ALIA et avaient reconnu une mauvaise évaluation de la classification du film par son équipe de visionnage. Ils avaient toutefois fait part des difficultés qu’avait une chaîne diffusant sur plusieurs territoires, comme c’est le cas pour RTL9, à satisfaire les sensibilités différentes du public. En France, «Que justice soit faite» avait été diffusé un dimanche soir par Canal + avec la signalétique «-12».
«La diffusion du film Que justice soit faite avec la signalétique «-12» est répréhensible aux termes des dispositions légales de protection des mineurs en vigueur au Luxembourg», a estimé le conseil de l’ALIA. Le régulateur s’est toutefois montré d’une clémence relative, «vu la reconnaissance de ses torts par le fournisseur», infligeant un blâme à RTL9, la sanction la plus faible à sa disposition. La chaîne a la possibilité de contester cette décision devant les juridictions administratives.