Une affaire de fraude vient de rattraper un docteur ayant appartenu au gratin de la société luxembourgeoise. Avec un ex-banquier, l’ancien médecin chef du secteur financier a exploité des restaurants et des crèches. Ils ont laissé près d’un million d’euros de passif.

Fin août, un drôle de convoi s’arrête devant le domicile d’un notable à Strassen. Un huissier de justice a convoqué les services d’une entreprise de transports et loué un camion en vue de faire exécuter une saisie. L’officier de justice a exploré tous les scénarios possibles pour récupérer plus de 400.000 euros de dette principale, sans compter les intérêts. Les précédentes tentatives pour recouvrer ce montant avaient échoué face aux manœuvres dilatoires du redevable.

Il s’agit d’un médecin généraliste qui fut, en des temps plus glorieux, le médecin chef de l’Association de santé au travail du secteur financier. Ayant épuisé toutes les ressources du droit, il finit par céder au coup de force de l’huissier sans qu’il soit nécessaire de déployer des déménageurs et emporter son mobilier. La dette est réglée via un virement bancaire.

Le flou qui profite aux délinquants

Cet épisode marque la fin d’une saga judiciaire démarrée presque 20 ans plus tôt à la suite des faillites d’un groupe de crèches et de plusieurs restaurants ayant laissé un passif évalué à l’époque à 932.000 euros. Claude Bollendorff, médecin, et François May, ex-banquier, en furent les gestionnaires de fait, bien que leurs noms n’apparaissent pas dans les statuts lors de la constitution des sociétés. Ils ont été condamnés en 2014 et en 2015 pour banqueroutes frauduleuses et abus de biens sociaux. Le premier a écopé d’une peine de 12 mois de prison avec sursis et le second eut droit à 24 mois de prison, également avec sursis ..