Le Groupe Post a terminé l’exercice 2019 avec un chiffre d’affaires de 862 millions d’euros et un bénéfice net de 38 millions, dont 20 millions seront distribués à l’Etat actionnaire sous forme de dividende. L’activité des CCP, confrontée à des taux d’intérêts négatifs, est le talon d’Achille.
Serge Allegrezza, président du conseil d’administration du Groupe Post, et Claude Strasser, son directeur général, ont assuré le show jeudi pour présenter les résultats financiers de 2019 de l’entreprise qui emploie 4.652 personnes.
Les deux dirigeants se sont dits satisfaits du bilan financier de l’année dernière: le groupe a affiché un chiffre d’affaires en hausse de 4% à 862 millions d’euros et a dégagé un résultat opérationnel de 183 millions d’euros (+6%) et un bénéfice net de 38 millions (+13%). Il servira à l’Etat actionnaire un dividende de 20 millions d’euros.
Augmenter la productivité
Luca Taggliabue, le directeur financier du groupe, se plaint dans le rapport fourni à la presse de la faiblesse de la marge bénéficiaire : «Nous devons travailler sur ce ratio en augmentant la productivité de nos ressources et en diminuant nos dépenses», assure-t-il.
Claude Strasser n’est pas mécontent du bilan 2019 du secteur des télécommunications (408,7 millions d’euros de chiffre d’affaires) et du métier postal qui, malgré la baisse des flux du courrier traditionnel, a connu un rebond d’activité (199 millions d’euros de revenus) grâce au transit de colis venus d’Asie à partir du Findel et redistribués dans toute l’Europe. Ce sont ainsi 50.000 colis qui sont traités tous les jours à partir de la plateforme.
Tournées hybrides des facteurs
La rentabilité du métier postal est au centre de la stratégie de l’entreprise publique qui doit adapter les méthodes de travail de ses facteurs afin de réduire ses coûts. L’exercice passe par une petite révolution dans la tournée des facteurs qui, outre les lettres, se chargeront de distribuer les colis. Déjà en expérimentation dans les campagnes, ces «tournées hybrides» devraient être généralisées. C’est au prix de la «flexibilité et de l’adaptabilité» que le métier postal s’assurera un avenir, indique dans le rapport annuel « intégré», Hjoerdis Stahl, qui dirige l’activité postale. Reste à savoir ce que les syndicats en penseront.
Plombée par les taux d’intérêts négatifs, Post Finance a affiché un chiffre d’affaires de 27,6 millions d’euros. L’activité continue à souffrir de la baisse de sa rentabilité. Pour autant, il n’est pas question de la remettre en question: « Un arrêt des CCP avait été envisagé, mais la piste a vite été abandonnée. Post Finance avec ses 200.000 clients reste très populaire et j’ai du mal à imaginer l’arrêt de cette activité, même si nous devons trouver une solution à plus long terme», a indiqué Claude Strasser.
Régularisation avec la Cour
Le directeur général a également assuré qu’une solution avait été trouvée avec la Cour grand-ducale qui avait jusqu’à présent bénéficié des services télécom de Post Group à titre gratuit. Le rapport du représentant spécial Jeannot Waringo évoquait les frais de télécommunication de 600.000 euros par an prestés par l’entreprise publique sans contrepartie. Claude Strasser a indiqué que ce régime de faveur fait l’objet d’une discussion avec l’Administration des biens du grand-duc et qu’une régularisation de la situation interviendra encore dans le courant de l’année 2020.