Le nombre de consultations sanitaires offertes par Médecins du Monde au Luxembourg a franchi le cap de 3.000 consultations. En 2020, l’association sans but lucratif rapportait encore un total de 2.394 consultations médicales, contre 3.067 en 2021.

Bernard Thill, président de Médecins du Monde et docteur bénévole, parle d’une «cascade qui s’aggrave», renforcée par la pandémie. En effet, le nombre de personnes ayant eu recours aux services médicaux gratuits de l’association a presque doublé entre 2020 et 2021, passant de 771 à 1.391 personnes, soit 2,2 consultations par personne en moyenne. «On soigne de plus en plus – ce n’est pas du tout l’objectif de Médecins du Monde», a remarqué la directrice générale Sylvie Martin vendredi.

Bien que les traitements dentaires ou de maladies pulmonaires se trouvent parmi les cas les plus fréquents, l’année dernière a aussi vu augmenter les soins de troubles psychologiques. En 2021, l’association a en outre lancé une campagne de vaccination et accès aux tests PCR. 600 personnes ont ainsi pu bénéficier d’une vaccination, un service qui est toujours en cours. Souvent sans abri, titre de séjour ou revenu, 90,5 % des patients de 2021 ne sont pas couverts par une assurance maladie, ce qui constitue une hausse de 5,5 % par rapport à l’année précédente.

D’autres services incluent l’ouverture de consultations spécifiques pour femmes et enfants à Bonnevoie, ainsi que le lancement d’un programme d’hébergement. D’abord situé dans une maison privée à Weiler-La-Tour et se trouvant dorénavant à Esch-sur-Alzette, ce service permet notamment le suivi de patients souffrant de maladies chroniques. «La pandémie nous a montré qu’il existe des situations qu’on ne peut traiter dans la rue, où un rétablissement n’est pas possible», a dit le Dr Thill. Huit personnes ont pu guérir suite à cet hébergement, tandis que d’autres huit y sont encore logées.

De plus, l’association a soutenu un accès plus inclusif au système sanitaire, en matriculant 750 personnes à la Caisse Nationale de la Santé. Un effort d’intégration que l’association espère voir s’accélérer avec le lancement de la Couverture universelle des soins de santé (CUSS) depuis avril 2022. Annoncée par le gouvernement luxembourgeois en 2021 suite à la présentation d’un concept d’une «Gesondheetshëllef » universelle dans le cadre du Ronnen Dësch, la CUSS couvrira dans un premier instant des personnes souffrant de maladies chroniques.

«Le but», a noté le responsable des programmes nationaux David Pereira «est qu’un jour on n’ait plus besoin de nous». Pour l’instant, «l’injustice sociale qui s’aggrave suite à la pandémie, va certainement s’aggraver cette année aussi», a conclu le Dr. Thill. (ME)