Une lettre anonyme, envoyée à la presse le 16 janvier 2019 par un supposé employé du Musée d’art moderne, a pu choquer par son procédé visant à mettre sur la place publique des affaires internes. Toujours est-il qu’elle reflète un vrai malaise ambiant au Mudam, comme on nous l’a confirmé.

La dernière fois que les employés s’étaient publiquement exprimés, c’était le 23 novembre 2016 pour déplorer l’annonce du départ de leur directeur Enrico Lunghi, ébranlé par la diffusion d’un reportage sur RTL Télé. Le nom des 46 signataires figurait sur le communiqué qui appelait aussi à un retour au calme pour préserver «un musée jeune – par là-même fragile».

Depuis, c’était la conduite adoptée par les employés que l’on pouvait croiser au musée. Ils se sont concentrés sur la gestion des affaires courantes avant l’entrée en fonction en janvier 2018 de la nouvelle directrice, Suzanne Cotter. L’ambiance ne respirait pas l’euphorie au Mudam. Dans l’attente de jours meilleurs, on y faisait profil bas.

Des employés sous pression

La lettre anonyme du 16 janvier est adressée à la direction, au responsable des ressources humaines et à la délégation du personnel. Elle n’a ni le style ni la structure du communiqué de 2016. Elle évoque en vrac l’épuisement du personnel, le départ d’anciens expérimentés qui ne sont pas tous remplacés et, dans le même temps, le recrutement de nouveaux responsables qui font doublon avec des personnes en place, une politique délétère d’économie de coûts, le manque de communication interne sur la stratégie du musée, le manque de reconnaissance des efforts accomplis car le personnel n’est pas représenté au Conseil d’administration.

La lettre anonyme

Sur le site du musée, quatre postes sont actuellement à pourvoir, parmi lesquels un nouveau poste de Head of Artistic Programms and Contents qui peut sembler faire doublon avec celui de l’actuel curateur en chef, Clément Minighetti. N’y figure pour l’instant pas le poste de responsable des publics alors que l’ancienne responsable, Nadine Erpelding, vient de démissionner.

Le dernier rapport annuel du Mudam publié au registre du commerce (2017) comptabilisait 46,9 postes équivalent temps plein (ETP). L’objectif affiché lors de l’audit de Lordculture en 2014 était de 45,6 ETP.


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