Le GAFI a publié son évaluation sur l’efficacité de la lutte anti-blanchiment. Le bilan satisfait globalement aux standards de l’organisation. Toutefois, des zones d’ombre subsistent dans la traque à l’argent sale. L’administration de l’enregistrement est un des maillons faibles.   

Le saut qualitatif est impressionnant. En 13 ans, le Luxembourg est passé du statut de cancre de la lutte anti-blanchiment au sein de l’Union européenne à celui d’élève presque modèle, selon les standards du Groupe d’action financière (GAFI) qui a rendu public ce mercredi son rapport d’évaluation sur le Luxembourg. «Nous avons obtenu une très bonne note», s’est félicitée Yuriko Backes, la ministre DP des Finances lors d’une conférence de presse conjointe avec sa collègue de la Justice, Sam Tanson (Déi Gréng).

Le traumatisme de 2010

Les deux ministres, co-têtes de liste au centre de leurs partis aux législatives du 8 octobre, pouvaient difficilement résister à la récupération politique de l’évènement.  Sous des allusions à peine voilées visant leur prédécesseur Luc Frieden (il avait cumulé la Justice et les Finances), tête de liste CSV, Yuriko Backes et Sam Tanson n’ont pas été avares de petites phrases: «Nous sommes dans un autre film qu’en 2010», a fait valoir la première. «C’est un énorme saut du Luxembourg qui reflète la volonté politique de lutter efficacement contre le blanchiment et le financement du terrorisme», a déclaré la seconde.

En 2010, à l’issue d’une évaluation de l’organisation intergouvernementale, la juridiction luxembourgeoise échoua à l’examen de conformité de son dispositif anti-blanchiment. Sur les 40 recommandations du GAFI, 30 avaient été déclarées non-conformes ou partiellement conformes aux standards …