Ils ont fait fortune dans l’aviation d’affaires pour l’un et l’industrie digitale pour l’autre. Tout réussissait aux deux amis de jeunesse Patrick Hansen et Hubert Schumacher. Leur partenariat dans Luxaviation a mal tourné. Une transaction délicate est au coeur du litige. 

Patrick Hansen, patron de «Luxaviation», et Hubert Schumacher, ex-directeur informatique de cette société d’aviation d’affaires, ont été les meilleurs amis du monde avant de se brouiller définitivement. Les deux hommes incarnent une génération de «serial entrepreneurs» un peu touche à tout qui ont fait fortune dans l’industrie digitale et l’immobilier. Leurs noms se retrouvent avec celui de Marc Neuen, autre entrepreneur local à succès, dans «Synapse», exploitant du site d’annonces d’emplois «LuxJob», racheté en 2001 par l’Américain «Monster». Ils ont aussi été associés dans «M-Flify», spécialisée dans les notifications d’urgence et dans la plateforme internet «ZAP».

Les chemins de Patrick Hansen et d’Hubert Schumacher se sont séparés en 2018, après quatre ans d’un partenariat entre Luxaviation, dirigée par le premier, et la société informatique «Q-Leap», fondée en 2012 par le second. Ingénieur de formation, Hubert Schumacher cumule alors les fonctions de directeur informatique (CIO) de la compagnie d’aviation, principal acteur mondial de l’aviation d’affaires, et de directeur général (CEO) de Q-Leap. La société se présente de son côté comme «un des leaders en qualité logicielle à Luxembourg». Son dirigeant est ambitieux et voit grand pour les années à venir.

Patrick Hansen fixe les règles du jeu

Dans le communiqué commun qui suit leur association en avril 2014, Patrick Hansen vante les mérites de la firme IT qui «a permis d’optimiser les processus de réservation et de facturation, représentant un gain considérable de productivité et d’interactivité» pour son groupe, alors en pleine expansion. Luxaviation multiplie en effet les acquisitions qui hissent l’entreprise à la première place mondiale, hors Etats-Unis, sur le marché des jets privés. Le groupe a besoin d’un système IT centralisé et de logiciels performants. Q-Leap lui assure la qualité.

Un contrat lie les deux sociétés pour sous-traitance de la gestion des systèmes d’information. Luxaviation, qui est son principal client, prend une participation majoritaire (50% plus deux actions) dans la société d’Hubert Schumacher (qui en détenait initialement 100% au travers «8TSCH») au terme d’un montage complexe, assorti d’une option de rachat dont Patrick Hansen définit lui-même les contours …